Mardi 2 février, 14h59 : « Mesdames, Messieurs, veuillez noter que le Conseil Municipal prévu le 11 février prochain est annulé, au vu de la crise sanitaire. Merci d’en prendre note. Bien à vous ». C’est par ce mail pour le moins lapidaire du cabinet du maire que nos élu.e.s ont découvert, hier, un peu surpris.e.s, que cette fois-ci encore le conseil municipal n’aurait pas lieu. Et si face au covid nous renforcions nos processus démocratiques ? C’est en tout cas la proposition que nous formulons aux élu.e.s de la majorité et de l’opposition LREM-PS.
Rappelons-le, le conseil municipal est l’assemblée élue, chargée de « régler, par ses délibérations les affaires de la commune ». En cela il n’est pas rien, encore plus dans la crise inédite que nous traversons. Que dire alors de son annulation pour la seconde fois depuis son installation en juillet dernier ? Que dire également du fait que pour les mêmes motifs, les commissions pourtant chargées d’examiner les questions soumises au conseil ne sont pas tenues régulièrement ?
Le conseil municipal se déroule désormais à la salle Georges Brassens plus adaptée pour recevoir les élu.e.s dans le respect des gestes barrières. Nos voisins du Plessis, de Fontenay, de Champigny ont maintenu le leur et ces-derniers acceptent même un public limité à 10 personnes. À l’heure où la pauvreté, le mal-être et la maladie explosent, nous n’avons pas non plus besoin de moins de démocratie. Au contraire, ce que la période que nous vivons collectivement nous impose, c’est un surplus de délibération collective, en d’autres termes : un surplus de démocratie !
Il nous semble surtout qu’annuler un conseil municipal mériterait d’être le fruit d’une décision concertée de tou.te.s les élu.e.s devant leurs électeurs et électrices, leur mandat étant, ne l’oublions jamais, au service de ceux qui les ont désigné comme représentant.e.s.
En temps de crise, service minimum pour la démocratie ?
Plus préoccupant que l’annulation du conseil municipal : la non-tenue de la plupart des commissions. Nos élu.e.s, siégeant pourtant dans 5 d’entre elles, plus que nécessaires au vu de la crise (affaires scolaires et petite enfance, jeunesse et sports, culture, développement durable et transport, affaires sociales, politique de la ville, séniors et santé), n’ont jamais eu l’occasion d’y participer celles-ci ne s’étant tout simplement jamais déroulées – à moins qu’ils n’y aient pas été convié.e.s.
Autant dire qu’après plus de 6 mois de mandat, le processus de prise de décision au sein de la ville nous reste pour le moins opaque. Certes, la crise perturbe les habitudes, cependant elle nous oblige aussi à nous réinventer et à nous organiser en conséquence pour plus d’unité dans l’action.
Mais que nous soyons bien entendu.e.s : nous ne demandons pas seulement que les conseils municipaux aient lieu plus régulièrement ou que les commissions soient tenues comme elles devraient l’être. Nous demandons plus de démocratie à l’intérieur, mais surtout à l’extérieur du conseil municipal ! Une démocratie qui ne s’arrête ni aux élections ni aux institutions, cela a toujours été l’un des trois piliers de notre programme.
Trois propositions concrètes pour plus de démocratie à Villiers-sur-Marne !
Nous avons en ce sens soumis par mail au cabinet du maire et à l’opposition LREM-PS les trois propositions suivantes pour une démocratie revigorée, même en pleine crise. Une les concernera directement en tant que représentant.e.s, les deux autres en tant que villiérain.e.s. Elles méritent dans tous les cas leur attention, nécessitant des moyens logistiques que seule la municipalité peut apporter pour être organisées correctement.
1. Mise en place de permanences hebdomadaires d’élu.e.s
Pour que le lien ne soit jamais cassé entre les représentant.e.s et les représenté.e.s, nous proposons que chaque groupe présent au conseil municipal dispose d’un local leur permettant de tenir une permanence hebdomadaire. La proximité doit faire partie du rôle d’élu.e, et mettre en place ce type de rendez-vous hebdomadaire permet d’inscrire ce principe dans nos habitudes démocratiques.
2. Création de conseils de quartiers indépendants
Nous le répétons, la démocratie ne peut s’arrêter au conseil municipal. Nous proposons pour cela de créer des conseils de quartiers indépendants, libres dans leur organisation et leur fonctionnement, composés de citoyens, d’acteurs économiques et associatifs de chaque quartier. Ils seront vecteurs de cohésion et d’entraide au sein du quartier mais aussi force de proposition auprès de la municipalité. Pour une meilleure représentativité et une meilleure fluidité dans leur organisation nous pensons que certains principes devront être respectés : nombre minimal de réunions mensuelles, révocabilité des représentant.e.s et tirage au sort d’une partie des participant.e.s.
3. Déploiement de cahiers citoyens en ligne et dans plusieurs espaces de la ville
Une démocratie qui se veut exigeante doit mettre en place des espaces d’expression citoyenne accessibles à tous. Chacun doit avoir la possibilité de participer à la vie collective et locale, même les plus éloignés des instances traditionnelles. C’est pour cela que nous proposons de mettre en place des cahiers citoyens disponibles en ligne et à des endroits clés de la ville. Chaque contribution devant être évidemment suivie d’une réponse personnalisée de la part de l’équipe municipale.
La période nous impose l’unité dans l’action politique en dépit de nos désaccords. C’est pourquoi chacune de ces propositions s’accompagnent de l’appui de nos élu.e.s et des citoyen.ne.s de notre mouvement pour aider à leur mise en place effective !
L’équipe Villiers à Venir et vos élu.e.s Adel Amara, Virginie Cincet, Mamadou Dramé
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